Lutte contre les adventices Des leviers agronomiques existent, comment les activer ?
Labour, rotation des cultures, décalage de la date de semis… pour réduire la pression des mauvaises herbes, des leviers agronomiques sont disponibles. Autant les mettre en œuvre, ils faciliteront ensuite le désherbage.
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Ces dernières années, la simplification de la rotation et la réduction du travail du sol ont souvent conduit à une recrudescence des mauvaises herbes dans les céréales, en particulier des graminées. Dans les parcelles concernées, le désherbage devient plus compliqué et les programmes envisagés, très coûteux. Pour réduire la pression des adventices, il existe des leviers agronomiques comme le travail du sol, l’allongement de la rotation ou le décalage de la date de semis. Tous ces enseignements sont révélés par les plateformes régionales de désherbage Herbinnov. Découvrez les résultats technico-économiques 2019/2020 et gains nets pour l’agriculteur.
Réduire le stock semencier grâce au labour !
Un labour tous les trois ou quatre ans enfouit jusqu’à 90 % des graines situées dans les premiers centimètres du sol. Comme la plupart des semences est incapable de germer au-delà de 10 cm de profondeur, les graines vont perdre en viabilité au fil du temps. Les graminées, comme le vulpin, le ray-grass et le brome, sont particulièrement sensibles à ce phénomène. Le déchaumage et le faux-semis en interculture aident aussi à diminuer le stock de graines adventices et à limiter ensuite les levées dans les cultures.
Diminuer le stock semencier des parcelles pour augmenter leur rentabilité grâce au labour
Favoriser la levée des adventices en intercultures
Le déchaumage est le plus souvent réalisé dans la foulée de la récolte. Il stimule la levée groupée de certaines espèces comme les bromes et les géraniums en août, et les vulpins ou ray-grass en septembre et octobre.
Le faux-semis, qui consiste à préparer un lit de semences fin très tôt avant le « vrai » semis, est aussi très efficace pour limiter les infestations précoces d’adventices, notamment à l’automne. Bayer a mesuré jusqu'à - 60 % de réduction de levée de graminées dans ses plateformes d'essais.
Ne pas semer trop tôt le blé
Il est conseillé d’éviter de semer tôt le blé, dans les parcelles sales, pour limiter la levée des mauvaises herbes qui germent de préférence en début d’automne. Un décalage de trois semaines du semis, par rapport à la date classique, permet d’esquiver la période de levée des adventices. Il a permis par exemple de réduire de 38 à 83 % le nombre de ray-grass dans les essais des plateformes Herbinnov de Bayer. Cette technique est très efficace mais elle diminue le nombre de jours disponibles pour le semis et les traitements ultérieurs. Elle sera donc à réserver aux parcelles très infestées.
Contrôler les graminées avec le décalage de la date de semis
Une culture de printemps dans la rotation
Allonger la rotation, en introduisant une culture de printemps dans l’assolement, permet de réduire la levée de certaines adventices. Celle-ci casse le cycle des mauvaises herbes qui lèvent en même temps que les cultures d’hiver, notamment le vulpin et le ray-grass. Certaines espèces implantées avec un inter-rangs large comme le maïs, les betteraves ou quelques légumes, peuvent être binées. Ce qui contribue là encore à éliminer les adventices. Les cultures de printemps sont aussi désherbées avec des herbicides à modes d’action différents de ceux utilisés pour les céréales d’automne, ce qui préserve l’efficacité du désherbage chimique.
L’expérience montre que les leviers agronomiques réduisent la pression des mauvaises herbes et maintiennent l’efficacité des programmes de désherbage. La mise en œuvre de plusieurs leviers en même temps a aussi permis, après plusieurs années, de ramener à un niveau de présence acceptable d’adventices, des parcelles qui étaient fortement infestées et où le désherbage chimique était devenu très compliqué.
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